Synopsis
Confidences trop intimes, c'est, parce qu'elle s'est trompée de porte, Anna qui s'est retrouvée à confier ses déboires conjugaux à un conseiller fiscal, William Faber. Touché par sa détresse, troublé aussi, l'homme n'a pas eu le courage de lui dire qu'il n'était pas psy. De rendez vous en rendez-vous, de confessions en confessions, un étrange rituel s'instaure entre eux.
Presse
Notes
Patrice Leconte:
Il y a quelques années, j’ai fait un film, écrit avec Jérôme Tonnerre, joué par Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini, Anne Brochet et Michel Duchaussoy, et qui s’appelait déjà Confidences trop intimes. À aucun moment, ni à l’écriture ni pendant le tournage, ni même à la sortie, ne m’a effleuré l’idée que ce film d’apparence très simple (une jeune femme, ayant un premier rendez-vous avec un psychanalyste, se trompe de porte et sonne chez un conseiller fiscal) contenait en lui une évidente proposition de théâtre. Je ne me souviens plus quand je m’en suis rendu compte, longtemps après en tout cas, et j’ai tout simplement proposé l’idée à Jérôme Tonnerre : écrire une adaptation pour la scène de nos confidences. Jérôme a aimé l’idée, il s’y est mis, et m’a envoyé deux mois plus tard un texte qui m’a énormément cinéma. Cela aurait été une démarche vaine et peu enthousiasmante : refaire ce que l’on a déjà fait n’étant pas, à mon sens, le moteur idéal de la création. En revanche, comprenant à quel point il y avait là deux (plus deux) très beaux rôles, mon envie a été de profiter de ce passage au théâtre pour éclairer le texte autrement, en le proposant à des acteurs différents, des personnalités autres, sans jamais chercher à recopier des chemins déjà dessinés, sans jamais refaire donc. Aujourd’hui, que ces confidences soient jouées par Christophe Malavoy, Florence Darel, Noémie Kocher et Olivier Pajot, me procure un plaisir très particulier : comme si j’étais en train de me promener dans un paysage familier, mais repeint dans d’autres tons, planté d’essences nouvelles. C’est la grâce des acteurs d’enfiler les costumes des personnages qu’ils interprètent, et de nous donner l’illusion qu’ils les ont toujours portés. C’est la grâce des acteurs de s’approprier ce qui a été inventé pour eux. Et je ne suis pas loin de penser que William, Anna, Jeanne et le Docteur Monnier, pourraient très bien, de loin en loin, être habités par d’autres acteurs encore, être éclairés encore différemment, comme si ces quatre personnages n’étaient que des coquilles vides, en attente d’incarnations diverses. En tout cas, c’est bien là que se situe la joie du théâtre, et c’est une joie dont je n’ai pas envie de me priver de sitôt.